- February 9, 2022
- By social_mind_user
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Un boulot, 1 soumis, un alibi : bien ce qu’on va tomber sur via Tinder
Un nombre croissant de jeunes gens s’inscrivent dans Tinder dans l’optique de degoter autre chose qu’un echange de chlamydiae ou le grand amour. Rencontre avec ces usagers peu ordinaires.
Par Anne-Sophie Faivre Notre Cadre, journaliste
« Tu desire qu’on aille boire un verre ? J’ai besoin de me faire des amis. » L’accroche de Louis, aussi franche qu’originale, surprend ses « matchs » Tinder qui, souvent, ne lui repondent que par un silence entendu.
Bonnes manieres, chemises proprettes et chaussures vernies, le jeune homme reste « monte » a Paris il y a des mois.
« Je me retrouve seul, dans mes 9 metres carres, a tourner en rond. Je ne vais nullement au cinema ou a des expos – j’ai peur du regard des autres. Di?s que tu es seul, tu es i chaque fois suspect, ici. Aussi, toute la journee, je traine sur des e-boutiques de rencontre. Tinder, Happn, Once, bien y passe. J’me suis meme retrouve concernant Meetic, aussi que je n’ai que 23 annees. »
L’integralite des amis de Louis paraissent restes a Angers. Sa petite bande, inchangee d’une primaire a la licence, aligne desormais les demis de cervoise au Bar du Centre, sans lui.
« Je passe Afin de immonde, alors que j’ai juste besoin d’amis. Je suis capable de passer trois, quatre heures d’affilee a faire defiler les profils de personnes qui ne me parleront jamais. A force, J’me degoute moi-meme », soupire le petit homme, entre ironie et desespoir. « Il pourrait i?tre peut-etre moment que je rentre au Maine-et-Loire. »
« Ils crevent de solitude »
Meme refrain pour Alice, frele petit femme debarquee de sa Normandie natale a la faveur d’un sites des rencontres geek gratuits stage en communication. « Paris me degoute », lache-t-elle d’une voix flutee, presque i nouveau enfantine.
« Mes seules personnes que je croise, ce seront faire mes collegues de bureau – qui m’exploitent – et l’ensemble de ces gens qui tirent la gueule au metro. »
Un jour sur 2, la petit fille donne rendez-vous a ses galants numeriques dans un sirop du XVIIIe arrondissement dans lequel nous nous sommes retrouvees, et ou elle ne commandera rien – indemnites de taf obligent. « La plupart des gens que je rencontre paraissent comme moi : ils crevent de solitude », observe-t-elle.
Pourtant, elle n’a revu que peu de ses rendez-vous. « Trouver des amis, c’est plus engageant que de reperer un simple plan cul. » bon nombre d’entre eux ne l’ont pas rappelee, malgre des relances.
« C’est une humiliation permanente. Ils ne veulent meme jamais coucher avec moi, tu te rends compte ? On marche une bonne soiree, ainsi, puis plus que dalle. Je songe a arreter, mais si je n’ai environ rendez-vous, je n’ai environ vie sociale. »
Mal de requi?tes originales
De tels profils sont juges « plutot marginaux » par Elie, grand utilisateur de Tinder devant l’Eternel.
« On retrouve trois categories de nanas sur Tinder : celles qui viennent de rompre avec un mec, celles qui s’ennuient et celles qui recherchent 1 mec serieux », observe-t-il doctement – avant de perdre sa fiabilite.
« Alice, vraiment, elle s’ennuie – mais je peux lui filer le numero d’un copain, si elle souhaite. »
Thomas, seduisant Parisien venu du grand nord, n’a jamais recu de nombreux requi?tes originales, « a part une telle fille qui voulait promouvoir le compte Instagram ». Les requi?tes des plus improbables semblent emaner des hommes : du « soumis professionnel » au grand blond reclamant « une baby-sitter pour remplacer ses couches ».
Trouver du taf via Tinder ?
Sur son profil Tinder, Camille pose dans des decors aseptises, l’air conquerant et le tailleur fraichement repasse. Apres six mois de chomage, la jeune femme a decide de joindre l’utile a l’agreable en recherchant du bricolage via Tinder.
« Je cible l’integralite des profils correspondant a la branche. Apres le rituel “Salut, ca va ?”, la premiere question que je pose, c’est : “Est-ce qu’il y a du taf dans ta boite ?” »
Ces recherches peu conventionnelles ont gratuit lieu a deux entretiens formels, qui n’ont, helas, jamais abouti. « Je m’en fous, je continue. J’habite sure que Tinder is the new LinkedIn », conclut-elle, un pas grand chose bravache.
« Il aurait fait un Super mari »
Sarah a des amis, un « super boulot », mais aucune petit-ami en titre. Elle enrage :
« J’ai 35 annees et je viens d’une famille pied-noir. L’integralite des dimanches, entre le couscous et les baklava, j’ai droit a la meme question : “Ma fille, quand est-ce que tu nous offre quelqu’un ?” J’ai l’impression d’etre dans un mauvais remake de “Bridget Jones” facon “La Verite si je mens” ! »
Aux grands maux, des grands remedes : Afin de mettre fin a la ritournelle des questions embarrassantes, Sarah a demande a l’un de l’ensemble de ses contacts Tinder de jouer le role du gendre ideal. Costume, fleurs, compliments a la belle-mere, le Jules factice s’est amuse a aller le grand jeu, avant d’etre gave comme une oie de succulentes patisseries et interroge sur son ascendance jusqu’a Notre troisieme generation.
« Il a tellement bien joue le jeu qu’a la fin en soiree, on s’est engueules tel 1 vieux couple », s’amuse la petit soeur.
Ce qui aurait pu i?tre une excellente histoire n’en est jamais une. « Cela est vraiment super mal loti par la nature », deplore-t-elle.